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je veux savoir et je le saurai

je veux savoir et je le saurai
Derniers commentaires
2 novembre 2014

Le pain dans la gueule du lion

 

Le pain dans la gueule du lion

 

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            Seul et enveloppé pas l’obscurité de l’aube, j’attendais sur la route principale du village le passage de l’un de ces taxis bleus qu’on ne trouve pas quand on en a besoin. Je regardais autour de  moi, je distinguais à peine le mur d’en face de la rue. Le silence de la nuit qui avait assez duré fut troublé par les aboiements lointains mêlés à des chants de coqs qui retentissaient de partout dans une harmonie sauvage.

           Brusquement un grincement périodique déséquilibra cette symphonie nocturne. A quelque mètres, une tache sombre se détacha du noir et grossissait au fur et a mesure qu’elle s’approchait. C’était un cycliste. Je vis sa silhouette tentaculaire quand il passait.

           C’étaient sans doute des branches de palmier qu’il transportait et qui pesaient lourdement sur le porte-bagage de sa bicyclette parce qu’il pédalait lourdement. La silhouette du cycliste se mêlait à la pénombre de l’aube.

          Curieux, je ne pouvais m’empêcher de me demander où cette homme partait- il à cette heure avec son fardeau du bois ? Quel était son métier ? Mes interrogations furent interrompues par le vrombissement d’un véhicule encore loin. Une seconde après, deux phares vifs qui s’approchaient à vive allure m’aveuglaient. Comme je ne pouvais pas reconnaître la couleur de la voiture, je faisais le signe habituel pour arrêter un taxi. Coup de chance, elle s’arrêta à la portée de ma main ; j’ouvrai la portière et je grimpai à l’intérieur.

       Après avoir roulé quelques centaines de mètres dans la direction du cycliste nocturne, le taxi doublait une masse déformée qui pédalait toujours péniblement. C’était le transporteur du bois qui prenait, juste après notre passage, le chemin de l’abattoir du souk hebdomadaire. Enfin ma curiosité fut satisfaite : c’était le mardi  et l’homme utilisait ces branches sèches pour griller les têtes de vaches et de moutons …

                                                                                     A.M.

 

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26 octobre 2014

La mule meurtrière L’enfant gâté Toute la famille

 

                         La mule meurtrière

 

L’enfant gâté

 

 

Toute la famille prenait le petit déjeuner en groupe dans un brouhaha familial. Brusquement Saïd se redressait et annonça d’un temps ferme :

        -C’est moi qui conduirai la mule à la rivière pour la faire boire.

        Ce fut la dernière phrase que Saïd eut prononcée  vivant.

        Saïd  tenait fièrement la rêne et tirait l’animant vers la rivière. Il était joyeux car il faisait un travail d’homme. Son père, après un long moment de réflexion, lui avait expliqué comment faire et lui avait donné ses directives avant de lui confier la bête. Pour accomplir sa tache à bien, Saïd comptait aussi sur ce qu’il avait vu les jours où il accompagnait son père à l’abreuvoir.

        Saïd n’avait pas oublié les moments agréables qu’il avait passé sur le dos de cette même mule. Quand, encore bambin, il  fut posé sur la large selle et son père tenait fermement la rêne, il sentait un frisson agréable parcourir son échine. Souvent   il eut l’impression d’être introduit dans un autre monde au dessus des nuages grâce à cette bête de somme. Il admirait cette harmonie entre le mouvement de son corps et celui de la marche de sa monture. Avancer sur quatre pattes et regarder la terre passer au dessous de lui était un petit monde magique qui fascinait un jeune garçon …

         Arrivée à la rivière, le père fit descendre son fils et laissa la mule s’abreuver mais en tenant fort la rêne pour que la bête ne se sauve pas. C’était un animal très craintif. Le moindre geste rapide ou cris haut la faisait sursauter de peur et s’élançait sur le champ dans une course sans fin au grand galop. Il fallait à chaque fois l’effort d’un groupe d’hommes et de beaucoup du temps pour l’arrêter.

         Saïd se réjouissait  de contempler l’animal qui buvait ; son premier contact avec l’eau, sa gorge où passait l’eau en gorgées énormes, le bruit du passage de l’eau dans sa gorge ressemblait au notre et les yeux grand ouverts qui ne cessait de guetter le moindre mouvement du garçon. La bête  était toujours prête à sursauter.

 

Le début des ennuis

 

        La mule n’avait pas l’habitude d’être conduite vers la rivière par un enfant. Elle présentait au début une légère résistance. De temps en temps, elle sursautait au moindre mouvement brusque que faisait  involontairement Saïd. Mais le jeune homme tenait solidement la rêne en s’accrochant solidement au sol. Il craignait que la mule ne s’échappe. Son père avait beaucoup insisté sue ce point avant de lui confier la rêne. Des négligences de ce genre avaient causé au vieux beaucoup de peines, de recherches et de courses pour la ramener à l’étable. Alors le seul souci de Saïd dans cette première mission était d’empêcher la bête de s’enfuir vers les prairies.

        Même le jour du souk, quand le père rentre le soir, la mère de Saïd  tenait la rêne solidement de peur que la bête se sauve avec son fardeau pendant qu’on la déchargeait. Ni la fatigue de la longueur du trajet, ni la lourde charge sur son dos, rien ne put arrêter sa course folle. Saïd était toujours présent quand il s’agissait de la mule. Il aider son père à faire entrer les achats vers l’intérieur de la maison. Il serait heureux  en découvrant que son papa ne l’avait pas oublié  et qu’il lui avait acheté un jouet ou un délice en sucre parfumé.

         Pendant des soirs, on discutait du problème de cette bête. Le grand-père voulait toujours qu’on la vendait et acheter une autre plus docile. Mais la beauté du corps musclé de la bête ainsi que sa force exceptionnelle à transporter l’égale de deux chargements normaux en plus du poids de son propriétaire l’emporta. On hésita à vendre.  La grand-mère fit remarquer que cette bête était possédée par un démon.

        Arrivée à la rive, la bête hésitait au début à plonger ses grosses lèvres pollues dans l’eau  limpide qui coulait sous ses yeux grand ouvert. Saïd attendait. Son attente durait trop longtemps pour qu’il ne commence pas à s’impatienter. Il était sans cesse un sifflement semblable à celui que produisait son père quand il voulait pousser la bête à boire d’avantage. Rien n’était fait. La mule s’entêter de plus belle en continuant à surveiller le garçon avec l’ongle de son œil gauche parce que Saïd se tenait à l’écart pour  lui permettre de boire en toute tranquillité.

 

Une fin horrible

 

        Pour soulager ses mains qui tenaient la rêne, Saïd eut l’idée enfantine de mettre la courroie comme une chaîne autour de son cou. Il aurait au moins ses mains libres en tenant en même temps l’animal. Il était  prêt à saisir rapidement la rêne avec ses mains au cas où la mule voudrait se sauver.

        Un enfant est toujours un enfant. Ayant vu un oisillon qui sautillait à quelques mètres de lui, Saïd oublia sa tache. Il se penchait par instinct pour saisir un caillou et le lancer sur le moineau. Ce geste brusque suffisait à la bête pour sursauter en un bond aussi fort qu’il jeta le pauvre enfant dans l’eau. Sa façon de se débattre pour garder son équilibre augmentait la folie de la mule qui s’élançait dans un galop sauvage entraînant le corps du jeune comme s’elle tirait un épouvantail en paille. Ni les cris stridents de Saïd, ni le la lourdeur de son corps n’avaient arrêté la course folle de l’animal.

 

20 octobre 2014

La science

J'invite mes visiteurs à participer avec une  question , un texte ou une photo.

images

19 octobre 2014

Pour le amateur de la renault 4

SDC12940

Voici une renault 4 qui porte un matricule unique .

18 octobre 2014

Une hitoire vraie

Notre pain ou du pain trempé de larmes

 

       Notre maison était étalée sur une pente de terrain et donnait la forme d’un ensemble de boites de carton posées sur les trois marches d’un escalier. Elle demeurait isolée et séparée du village par un oued.  En réalité, elle était composée de trois maisons ; l’ancienne tout en bas, la moyenne au milieu et la nouvelle en haut.

       La première, la plus vieille fut bâtie par mes ancêtres sur la rive este. La porte principale et les ornements architecturaux qui la surmontaient ressemblaient, comme deux gouttes d’eau, à ceux des maisons yéménites. Elle fut entourée d’une cour (aglouy, en amazigh) partagée par un mur en pierres surmonté d’arbustes épineux secs. Il servait à rassembler et abriter le troupeau de moutons en été. Le rez-de-chaussée (assarague) était réservé aux vaches comme étable.  Le vestibule (argoummi) servait d’écurie.

L’escalier, dont la première marche était plus haute que les autres  qui étaient disproportionnées ; ce qui obligeait les premiers utilisateurs à tâtonner le sol et à s’appuyer sur le mur pour ne pas tomber, conduisait en demi cercle vers le premier étage. Le souvenir de cet escalier fut gravé dans ma mémoire pour l’éternité. J’en fais encore de mauvais rêves. Jeunes enfants, nous considérions cette partie sombre de la maison comme refuge de fantômes et de diables que les grands évoquaient quand ils voulaient nous effrayer pour  nous obliger à êtres sages. Nous étions souvent obligés de l’emprunter seul, alors nous nous appuyions sur le mur en tremblant de peur. L’angoisse de poser, par hasard, la main sur un scorpion nous faisait oublier d’évoquer l’existence des fantômes, aussi nous fermons les yeux en montant car on jugeait inutile de les ouvrir puisqu’on ne voyait rien dans le noir et aussi on éviterait de voir des fantômes  qu’on voyait malheureusement de toutes les couleurs dans notre rêve.

J’ouvris mes yeux et je me retrouvais sain et sauf au premier étage. Les chambres s’ouvraient sur un couloir qui faisait le tour d’une ouverture qui servait à aérer et à éclairer le rez-de-chaussée. Au deuxième étage, une salle moyennement longue servait de salon (andosse) Lieu de séjour, de manger, de discuter et de travailler le fruit de l’arganier.

       Un grand panier de (affiyache ) fruit d’arganier entouré d’écorce fut posé et chaque un en servait. Apres avoir séparé le noyau (a9ayn) de son écorce qu’on utilisait pour nourrir les animaux domestiques, on commença à extraire le grain(tizniiine) du noyau. Combien de doigts débutants furent écrasés ? Pour extraire l’huile, c’est l’habileté des professionnelles !

Quand tout le monde eut achevé sa tâche ; travaux des champs, des vergers et des animaux, les nourrir et les traire, on prit un repas léger, tagine au légumes, du pain et du thé. Vers les quinze heures, un grand plat fumant au couscous à base de maïs fut servi. Ceux qui faisaient la sieste se levèrent pour manger, les autres qui travaillaient les fruits de l’arganier se réunissaient et enfin les enfants qui jouaient quelque part furent appelés.

La deuxième maison fut plus récente que la première et lui ressemblait beaucoup mais sa porte principale était ouverte vers le sud. Dernièrement nous avions déplacé toutes les vache vers (assarague) de celle-ci car il est plus solide. On craignait que la maison trop vieille tombe un jour ! La troisième partie qui n’avait pas les qualités d’une maison complète s’appelait (Tadwarit). Cette partie fut bâtie récemment par mon père. Elle se composait de deux chambres une salle de bain et une large cour.

         J’avais paternellement quatre oncles  et deux tantes tandis que ma mère était enfant unique. Je ne connaissais  bien que deux de mes oncles paternels et leur femme. Les autres étaient morts avant ma naissance ou pendant mon plus jeune âge.

     Un jeune garçon famélique du village se faufilait parfois dans nos maisons comme un chat affamé. La première personne qu’il croisa fut la femme de mon oncle ,tante Najma. Le petit lui demanda d’un ton suppliant :

-Votre pain ! Où vous mettez le pain ? Je voudrais un morceau du pain ! Ma tante, ma..

-Que fais –tu là toi ? Allez ,dehors ! Je ne veux plus te voir roder chez moi !Le chassa-t-elle violemment et méchamment comme on éloignait un animal laid .

Le pauvre garçon sortit en répétant d’une voix pleurarde :

-         iiii Najma tahrat ! iiii Najma tahrat ! (tahrat, en langage enfantin  =tahramt, sans le m= qui est une voleuse, qui fait du mal)

 

         De retour à andosse, elle raconta la scène aux autres et elle devint la blague de toute une semaine puis de toujours. De temps en temps, pour faire rire tout le monde, quelqu’un disait malicieusement : « - Où caches-tu le pain Najma Tahrat ? » En insistant sur le mot : TAHHHRAT.

         Mais un petit garçon n’était pas satisfait ni ne participait à cette risée. En effet, cette injustice fut gravée dans ma mémoire. Je ne cessais depuis ce jour-là de méditer sur la situation pitoyable de ces familles amazighes pauvres, sur la dureté des cœurs aisés impitoyables envers leurs voisins. Il y’en avait même qui préféraient jeter des aliments encore propres et comestibles dans la poubelle plutôt que de les offrir à un voisin miséreux.

         Les jours de chance de ce jeune voisin famélique furent ceux où il rencontrait ma mère. Elle lui montrait l’endroit où on cachait le pain chaque fois que ma tante changeait l’endroit pas ruse et par malice.

         -Où vous cachez votre pain ? Demandait-il à ma mère innocemment.

         -Viens mon fils ! La prochaine fois, prends le pain sans demander à personne ! Lui répondit-elle en lui indiquant par gestes le panier du pain.

         Le petit tenait d’abord avec deux mains squelettiques le grand morceau du pain que ma mère lui tendait en y arrachant une première bouchée dans le but de s’assurer qu’il ne rêvait pas, puis le serra contre sa poitrine en le cachant sous ses bras par crainte de rencontrer Najma, enfin il se dirigea vers la sortie en lançant un coup d’œil furtif à droite et un autre à gauche, ainsi en alternance jusqu’à la sortie.

         Hélas, après l’hiver suivant, ma tante n’avait plus besoin de changer l’endroit où elle posait son pain car le petit n’avait plus besoin de manger.

 

         Comme nos maisons étaient construites sur trois plateaux restreints, ils en restaient des fragments du terrain dans la partie Sud. La porte de la deuxième maison fut ouverte sur le plateau du milieu et celle de (tadouarit) sur le plateau supérieur qui était plus larges que les deux autres. C’étaient là qu’on avait creusé (tanout  ou bien  tanodfi). C’était un réservoir d’eau de pluie. Un long canal ciuduisait l’eau de la pluie qui coulait sur la vallée de coté Sud ver nous car toutes les maisons séparées du village se trouvaient au Nord ou sur l’autre rive à  l’Ouest.

         L’eau se filtrait en trois étapes. Pour arrêter les cailloux et le feuilles mortes , un bouquet d’arbustes épineux bouchait l’entrée vers un petit bassin rond (awlgue)  de deux mètres de profondeur et un mètre et demi de diamètre Il n’y avait pas de déchets ménagers dans la région, Dieu merci. L’eau qui s’accumulait progressivement  se filtrait avant que son niveau n’atteigne une petite ouverture qui conduisait vers le grand réservoir (tanote). Le bouquet l’arbuste épineux fut remplacé dernièrement par un filet à petites mailles.

         Après la pluie, le petit bassin accumulait souvent un peu d’eau. Son niveau baissait au fur et à mesure que le sol l’absorbait.

         Un soir, la voisine inquiète vint frapper à notre porte. Elle cherchait son fils mais  en vain .Le petit avait l’habitude de tourner autour de notre maison en espérant trouver ouverte l’une des trois portes. Mais ce jour-là, c’était à la porte de paradis qu’il eut accédé. Après de longues recherches, on le trouva noyé dans le petit bassin.

 A.M.

 

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18 octobre 2014

Présentation

          Je suis très ravi de débuter ce blogue qui sera un lieu de rencontre de tous ceux qui veulent apprendre la vérité des choses. Nous allons ensemble mettre les points sur les i ,comme on dit. On racontera des histoires vraies qui se sont déroulées à la campagne, on parlera des choses de la vie , trucs vrais , qu’ils soient scientifiques ou non. On essaiera de savoir et de faire savoir, chacun de son côté : celui qui sait informe celui qui ne sait pas ..

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